Le Conseil d’administration (CA) de l’ENTPE s’est réuni le 1er mars 2016.
Sur les nombreux points à l’ordre du jour, nous en retiendrons deux qui nous paraissent essentiels pour l’avenir de l’école.
Un nouveau contrat d’objectifs 2016 – 2020 est en cours d’élaboration depuis plusieurs mois.
En effet, le contrat d’objectifs 2011 – 2014, passé entre l’Etat (ministère), prolongé d’un an est arrivé à son terme. Contrairement au précédent, il se bâtit sur cinq orientations transversales :
– Innover pour anticiper les grandes évolutions et être partie prenante des transitions énergétique, écologique et numérique
– Mener une politique déterminée et cohérente d’alliances structurantes au plan local et national
– Affirmer l’atout de la double culture publique et privée
– Développer l’internationalisation et généraliser la mobilité internationale
– Assurer un modèle soutenable pour l’École en renforçant les synergies internes et en optimisant les moyens
Ce projet de contrat devrait être soumis au vote du CA en novembre pour une signature fin 2016.
A ce jour deux points nous interroge :
– Ie projet est construit sur l’idée d’adapter l’école aux moyens supposés (au mieux la stagnation) car il n’y a aucune lisibilité sur 5 ans
– Le peu d’engagements fermes de la tutelle MEEM sur les moyens et sur ses besoins
A partir de ces deux points, nous estimons qu’il faudrait développer un projet dynamique, motivant, reflétant une vision de de développement de l’ENTPE.
L’exécution du budget 2015 doit également retenir toute notre attention.
Rassurons- nous tout de suite, l’exécution de ce budget est tout à fait correcte et dans les règles. Le commissaire aux comptes a d’ailleurs certifié les comptes 2015.
C’est la situation financière à venir, développée à partir de l’analyse du budget 2015 et des précédents, qui doit nous alarmer.
Le budget de l’ENTPE repose essentiellement sur une subvention dit pour charges de service public (SCSP) versé par le ministère (BOP 217). Or celle-ci baisse depuis plusieurs années (- 5,01 % en 2015 /2014).
L’école a des ressources propres (formation continue, recherche, mastère, taxe d’apprentissage, …) qu’elle essaie de développer mais cela ne parvient pas à compenser les baisses de la SCSP, notamment vu le contexte économique difficile. En 2015, le budget a été déficitaire. L’ENTPE fonctionne et notamment investit ces dernières années grâce principalement à ses réserves, mais cela à bien évidemment des limites.
Celles-ci pourraient être atteintes dans les années à venir.
Le modèle économique actuel de l’école touche donc à ses limites, un autre modèle est donc à construire.
Quel avenir pour l’ENTPE ?
La construction de l’ENTPE de demain, pour répondre aux besoins en particulier d’aménagement de notre pays et d’autres pays est une tâche urgente au regard de l’analyse évoquée rapidement ci-dessus. Pour cela, il faut une vision claire de ce que doit être cette école d’ingénieurs, ce qui semble manquer aujourd’hui.
Des points d’appui possibles existent pour construire cet avenir, comme la qualité actuelle de l’ENTPE, sa forte implication dans la COMUE de l’Université de Lyon Saint Etienne, le développement de partenariats avec d’autres écoles et d’alliances avec notamment les autres écoles ministérielles (réseau des écoles).
Des échéances importantes constitueront des rendez-vous à ne pas manquer dans cette construction :
– La révision du décret statutaire de l’école
– Le nouveau contrat d’objectifs : pour la CGT, celui-ci devrait permettre de donner l’orientation de l’école pour les 5 ans à venir mais surtout un nouvel élan. Pour cela, il est nécessaire que le ministère porte pleinement ce projet, y compris au-delà des moyens, par exemple en définissent clairement ses besoins en compétences, donc en formation et recrutement de cadres pour les cinq ans à venir.
– La construction en cours d’un autre modèle économique, indispensable vu les prévisions financières actuelles.